L’histoire officielle est l’expression fantasmée du pouvoir dominant qui l’impose avec une violence inouïe comme « consensuelle ». Ce discours dresse des icônes, lisse les mémoires et gomme tout fait et événement contrariant sa vision de l’histoire ; celle qu’il construit, diffuse et impose au nom de l’union nationale. Dès lors, contester l’histoire officielle, réputée neutre où le récit s’élaborerait in abstracto, permet à l’histoire des marges de neutraliser le discours raciste. Qu’il s’agisse du choix des sources primaires, de l’étude de la censure pendant la période de la guerre de Sécession, ou encore de la manière dont les historiens de la Dunning School ont, par la suite, élaboré une mémoire sélective des récits du conflit fratricide – connue comme la Lost Cause – cette conférence s’attachera à démontrer que l’engagement de l’historien réside en fait dans la connaissance plus profonde des événements puisque l’histoire depuis les marges permet d’accéder à un plus large éventail de sources et de se hisser à plus d’objectivité.
Lamia Dzanouni-Brousse de Laborde est Docteur de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3. Ses recherches portent sur l’importance du dessin de presse dans le combat des Noirs pour leurs droits, dans une perspective à la fois américaine et française, lors de moments-clés entre la guerre de Sécession et le mouvement des droits civiques d’une part, et la France coloniale et les guerres de décolonisation d’autre part. Elle a publié, entre autres, “The Crisis and African American Literature 1919-1925: Writing History, Promoting Literature, Redefining Publishing” European Journal of American Studies, « L’influence de la presse ou la presse sous influence(s) ? L’exemple du Harper’s Weekly (1857-1916) » Mentalités/Mentalities Volume 29, Number 4, 2017 http://mentalitiesjournal.com/current-edition/