La littérature aborigène est relativement récente, étant apparue à la fin des années 1960. Parmi les genres littéraires les plus prisés par les Aborigènes se trouve l’autobiographie Il s’avère qu’entre 1970 et 2000, la grande majorité de ces récits de vie ont été écrits par des femmes. La culture traditionnelle aborigène mais aussi et surtout les politiques paternalistes des gouvernements australiens successifs sont autant d’éléments qui peuvent expliquer ce phénomène.
À partir de leur récit de vie, deux générations de femmes expriment leurs difficultés, leur combat au quotidien dans l’Australie blanche de la première moitié du 20ème siècle. Elles donnent à travers leurs récits des clefs de compréhension de l’évolution sociétale, économique et culturelle du peuple premier d’Australie aujourd’hui.
FANNY DUTHIL est Maître de conférences à l’université du Havre – Normandie. Membre de l’UMR 6266-IDEES, ses thématiques de recherche se concentrent sur la construction identitaire, que ce soit l’identité singulière ou l’identité plurielle via divers supports tels que les récits de vie et les autobiographies, l’histoire orale, les récits de voyage. Le rôle de la mémoire dans la construction identitaire est également pris en compte. Ses thématiques se focalisent principalement sur l’Australie (et en moindre mesure sur la Nouvelle-Zélande). La composition multiculturelle de la société australienne fait de la dimension identitaire un réel challenge de la gestion de la diversité ethnique. Fanny Duthil a publié entre autres Histoire de femmes aborigènes (PUF 2006).